Rinaldo Marasco
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Les racines de Selva

 
 

Là où tout a commencé…

Ce projet trouve sa source au Pérou en 2018, en pleine forêt amazonienne. Je terminais à ce moment là, le tournage de ma série documentaire « Les chants de la forêt ». J’ai voyagé au Pérou pendant plusieurs années à la découverte de leur médecine ancestrale basée autour des plantes et de ce qu’ils appellent "La Medicina », plus connue sous le nom d’Ayahusca.


Les quatre premières années de cérémonies ont été avant tout un nettoyage. Nettoyage physique, psychologique et sentimental. Ces cérémonies ne sont pas une partie de plaisir, cette purge vous nettoie en profondeur et s’accompagne de visions. On distingue clairement visions et hallucinations. Les visions contiennent un enseignement.

Un soir lors d’une cérémonie auprès d’un vieux guérisseur âgé de 94 ans, nommé Pasqual Mahua, je me suis retrouvé, en visions, devant une grande porte. Celle-ci s’est ouverte et j’ai entendu une voix qui me disait « Tu es prêt maintenant, tu peux entrer. » Elle ne parlait pas français, mais c’est ce qu’elle disait. Je me suis avancé et au-delà de la porte, devant moi la jungle, dense, impénétrable. Une plante se détache soudain de ce camouflage et sa fleur vient se mettre face à moi, à quelques centimètres de mon visage. Elle communique avec moi : « Je suis la reine des visions » et elle retourne se cacher dans la végétation. Par la suite, lorsque j’expliquai ce que j’avais vu, on m’a montré la fleur de la Chacruna, qui est la seconde plante qui sert à préparer l’Ayahuasca et qui contient la DMT, le psychotrope le plus puissant qui existe dans la nature. C’était la même fleur.

Alors que j’avais pour habitude de ne pas prendre de notes ou faire de dessin après les cérémonies, je décidais pour une fois de dessiner ce que j’avais vu.

C’est ainsi que la série Selva a émergé.


Habituellement, lorsque je dessine, je me fais accompagner par ces chants que les chamanes distillent lors de leurs cérémonies. De manière générale je ne prévois rien, je me laisse porter par l’énergie de ces chants. Ce sont eux qui me guident. Il est intéressant de noter que le travail évolue. Alors que dans un premier temps ce qui sortait était plutôt représentatif, les dessins tendent à faire émerger des visions et devenir plus abstraits.